Payer son électricité moins cher avec la première communauté d’énergie à Bruxelles

La première communauté d’énergie à Bruxelles a vu le jour au travers de l’ASBL Illuminons notre quartier. Une association qui permet à tous les Bruxellois, avec ou sans panneaux solaires, de réduire leurs factures d’électricité, d’agir pour un monde plus durable et de redynamiser le tissu social. Gregory Van Eerdenbrugghe est à l’origine de ce projet. Rencontre.

Tout a démarré durant la crise énergétique liée à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. « Les prix de l’énergie ont explosé à ce moment-là. Je me suis intéressé aux tarifs de mon contrat. J’ai cherché s’il n’y avait pas plus intéressant ailleurs. Pour partager mes recherches et bons plans, j’ai créé un groupe Facebook « Évolution mensuelle des prix ». Rapidement, ce groupe a dépassé les 1000 membres. » Gregory perçoit l’intérêt des Bruxellois à réduire leurs factures d’énergie. Convaincu que les enjeux sociaux, économiques et environnementaux sont étroitement liés, il décide de créer la première communauté d’énergie citoyenne à Bruxelles.

Une communauté d’énergie, c’est quoi ?

Depuis avril 2022, tous les Bruxellois et Bruxelloises peuvent partager leur énergie verte. Pour cela, il existe trois types de partage : de particulier à particulier, entre habitants d’un même immeuble et enfin, via une communauté d’énergie. « La communauté permet de rassembler différents membres producteurs, qui ont déjà une installation photovoltaïque mais qui ne consomment pas l’entièreté de leur production, et des consommateurs qui n’ont pas forcément de panneaux solaires, mais qui veulent bénéficier d’une électricité locale et bon marché. » En d’autres mots, la communauté d’énergie va racheter le surplus d’électricité produite par un producteur et la revendre à un consommateur. Le tout, à un tarif plus avantageux pour les deux parties que les tarifs proposés par les fournisseurs traditionnels. « C’est possible car notre but n’est pas de gagner de l’argent. Et si certains bénéfices sont réalisés, ils seront reversés pour la cause environnementale et sociale. C’est écrit dans les statuts de l’ASBL. »

De nombreux avantages, pour le portefeuille et pour la planète

Le premier avantage concerne donc notre portefeuille. Si actuellement, le surplus d’un producteur d’électricité verte est injecté sur le réseau et acheté en moyenne à 6 centimes/kWh par les fournisseurs classiques, Illuminons notre quartier va l’acheter à 11 centimes/kWh. « C’est déjà un premier avantage pour le producteur. Qu’il cumule avec ses certificats verts, garantis pendant 10 ans. » Côté consommateur, Illuminons notre quartier propose un prix stable de 14 centimes/kWh, hors frais de réseau. Alors que les tarifs des fournisseurs classiques sont actuellement aux alentours de 20 centimes/kWh pour les contrats fixes, hors frais de réseau. « On parle de prix stable car en fonction du marché, nous pouvons légèrement adapter les prix. Car, notre objectif est que cela reste intéressant tant pour le producteur que pour le consommateur. »

En effet, si les prix flambent, un producteur n’aurait plus aucun intérêt à revendre son surplus à la communauté d’énergie au prix de 11 centimes/kWh si le tarif d’injection des fournisseurs classiques est plus élevé. Et, à l’inverse, si les prix diminuent, un consommateur n’aurait aucun intérêt à payer 14 centimes/kWh à la communauté d’énergie si un fournisseur lui propose un tarif plus intéressant.

L’autre avantage est écologique, car en optant pour une électricité renouvelable et locale, les membres d’Illuminons notre quartier s’investissent, à leur échelle, dans la transition énergétique. « Ça les motive également à adapter leur consommation en fonction de la disponibilité de l’électricité verte. Par exemple, ils vont faire tourner leur machine à laver durant une journée ensoleillée, plutôt que durant la nuit. » Une manière aussi de réduire notre dépendance énergétique.

Différentes conditions à respecter

Pour rejoindre la communauté d’énergie, il faut impérativement habiter à Bruxelles et avoir un compteur intelligent de dernière génération. « La bonne nouvelle, c’est que Sibelga place gratuitement ces compteurs intelligents. Les démarches prennent jusqu’à trois mois, mais ensuite, le consommateur peut rejoindre la communauté. » Une cotisation annuelle de cinq euros est réclamée par l’ASBL pour participer à ses frais de fonctionnement. Par ailleurs, chaque membre de la communauté d’énergie doit aussi avoir un contrat d’énergie ailleurs, « pour la simple et bonne raison qu’on ne peut pas fournir 100% de l’électricité d’un foyer ou d’un commerce. Étant donné qu’on dépend de l’ensoleillement. » Tant le producteur que le consommateur recevront dès lors deux factures : celle de son fournisseur et celle de la communauté d’énergie.

Illuminons notre quartier, qui a concrétisé son premier partage d’électricité verte le 1er juillet 2023, compte déjà 35 producteurs pour environ 10 consommateurs. « La première étape était de trouver des producteurs pour avoir quelque chose à offrir. Maintenant, notre objectif est de recruter des consommateurs. » Pour devenir membre, aucun engagement sur le long terme n’est à respecter. « Il y a simplement un préavis de trois semaines. C’est très flexible. »

Si vous êtes intéressés par cette communauté d’énergie citoyenne, rendez-vous sur le site de l’ASBL Illuminons notre quartier pour plus d’informations. D’autres projets de communautés d’énergie devraient voir le jour dans les mois à venir à Bruxelles. Et si vous voulez vous-mêmes créer votre propre communauté d’énergie ou un autre système de partage, visitez le site energysharing.brugel.brussels pour trouver toutes les informations.

Et en Wallonie ?

Concernant la Wallonie, il n’est pas encore possible de lancer officiellement une communauté d’énergie dans cette Région. Mais, le cadre légal est connu. Les porteurs de projet peuvent donc déjà préparer leur dossier. À noter que le dispositif n’est pas financièrement intéressant pour les producteurs qui bénéficient du système de compensation du compteur qui tourne à l’envers. Ce sera davantage le cas pour les producteurs qui seront soumis au tarif d’injection, c’est-à-dire, ceux dont les panneaux solaires seront installés et réceptionnés à partir du 1er janvier 2024, peut-on lire dans les bons plans de Caro publiés dans le journal l’Echo.


Source : https://www.rtbf.be/article/payer-son-electricite-moins-cher-avec-la-premiere-communaute-denergie-a-bruxelles-11230301

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